Les motifs

Les motifs vus sur les tissus inkin sont à la fois très variés et très similaires. Deux types de motifs dominent largement : d’une part les rinceaux fleuris (en général des pivoines) dans le style chinois, d’autre part les motifs végétaux prenant la forme d’arcades disposées en quinconce (tsukurido, du nom des fenêtres de temple à forme d’arche). 

Motif relevé sur le kesa du Chôsô-in de Kyoto, publié dans Yamakawa

Moins fréquemment, on rencontre des motifs très variés qui peuvent être de style chinois ou japonais, exécutés avec plus ou moins de finesse, et ce répondant souvent aux qualités inégales des techniques d’impression. Parmi eux, citons les fleurs de paulownia, les trésors auspicieux (takara-zukushi), les symboles bouddhiques variés comme la perle enflammée (hôju) et les svastikas, nuages, papillons, oiseaux, petits motifs abstraits dispersés…

Ces motifs ne sont pas exclusifs aux inkin et se retrouvent sur les kinran (soieries façonnées employant des lamelles de papier doré) et les donsu (damas) contemporains. Les motifs de rinceaux de pivoines à la chinoises sont typiques des soieries employées pour l’habillement en Chine sous la dynastie des Song du Sud et ont connu une très importante postérité, puisqu’ils sont toujours employés de nos jours sur les tissus de montage. Le style évolue selon les époques, simple et sinueux pour les pièces Song, plus complexe et foisonnant pour les pièces Ming. Il en existe autant de variations qu’il y a de productions. Les rinceaux en arabesques présentent souvent quatre fleurs de formes différentes : pivoines, œillets, lys… Les fonds peuvent être nus ou couverts d’un fin réseau de svastikas ou de losanges. Ces réseaux sont parfois ponctués de dragons qui prennent la forme de médaillons.

Les tsukurido peuvent enserrer des motifs végétaux et animaux très variés, mais là aussi les fleurs épanouies, pivoines et chrysanthèmes, sont fréquentes. La finesse des fleurs, leur naturel et leur mouvement, caractérisent souvent les inkin anciens imprimés sur fond de gaze ra, alors que l’on verra des motifs simplifiés, déformés, voire grossiers, sur les objets plus récents. Ces derniers sont souvent sur fond de ro ou de taffetas. On peut en effet distinguer par la qualité du dessin les inkin réalisés par des ateliers spécialisés, à des époques où les inkin constituaient un véritable marché, et d’autres qui semblent avoir été fabriqués avec plus ou moins d’amateurisme, probablement par des artisans de corps divers, y compris par les monteurs de kakejiku, et qui procédaient à tâtons en s’inspirant d’objets étrangers et/ou anciens.

 

 

 

 

Pivoines en rinceaux sur fond de svastikas dans le style des Ming. Recomposition du motif d’après un fragment publié dans Ayame no Hana.

 

Pivoines en rinceaux sur fond nu, relevé d’après un fragment publié dans Uda.

 

Motif de damier enserrant des fleurs variées. ce motif se retrouve sur plusieurs tissus, publiés l’un dans le catalogue Cha no yu, l’autre dans Nishimura.

 

Motif de pivoines en tsukurido, relevé d’un tissu publié dans Nishimura.

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